Martin Auer: L'Étrange guerre, Histoires pour l'éducation à la paix

   
 

Préface

Please share if you want to help to promote peace!

Traduit par Christian Lassalle

Cette traduction n'a pas encore été relue

Le rêveur
Le garçon bleu
Sur la planète des carottes
La peur
Encore la peur
Les étranges habitants de la planète Hortus
À l’arrivée des soldats
Les deux combattants
D'homme à homme
La grande guerre sur Mars
L'esclave
Les bons calculateurs
L'étrange guerre
Arobanai
Serpent étoilé
Les bouchons
Devant notre porte
Les deux prisonniers
La Justice
L’Argent
Histoire d'un bon roi
Rapport auprès du Conseil de l'Union des systèmes solaires
La bombe
Préface
Télécharger toutes les histoires dans un fichier imprimable
Qui est le traducteur ?
Qui est l'auteur ?
Mail for Martin Auer
Licence
Creative Commons licence agreement

Bücher und CDs von Martin Auer


In meinem Haus in meinem Kopf
Gedichte für Kinder

Die Prinzessin mit dem Bart
Joscha unterm Baum
Was die alte Maiasaura erzählt

Die Erbsenprinzessin

Der wunderbare Zauberer von Oz - Hörbuch zum Download

Die Jagd nach dem Zauberstab, Roman für Kinder - Hörbuch zum Download
Der seltsame Krieg
Geschichten über Krieg und Frieden

Zum Mars und zurück - Lieder
Lieblich klingt der Gartenschlauch - Lieder
Lieschen Radieschen und andere komische Geschichten - CD

Depuis que j'écris des livres pour les enfants, j'ai toujours eu en moi cette volonté d'aborder le thème difficile "Guerre et Paix" dans une forme compréhensible pour les enfants. Il me semble qu'il ne suffit pas d'expliquer aux enfants que la guerre est terrible et que la paix est beaucoup plus belle. Même si c'est bien sûr un progrès par rapport à une littérature pour la jeunesse qui encense armée et faits de guerre même bien réels. Mais la plupart des jeunes sous nos latitudes savent que la guerre est quelque chose d'horrible et que la paix est bien plus belle. Mais la paix est-elle possible ? Ou la guerre n'est pas un mal inévitable qui revient régulièrement sur les hommes ? N'apprend-on pas dans les cours d'histoire ou aux informations du soir que la guerre est et a été toujours et partout dans le monde ? Culture de la paix, compréhension envers autrui, règlement pacifique des conflits : tout ça, c'est bel et bien beau. Mais qu'en est-il quand les autres ne veulent pas ?

Je ne peux m'imaginer comment nous pouvons bannir la guerre de la vie de l'humanité si nous n'en cherchons pas les causes profondes. Ce n'est que quand on connaît l'origine d'une maladie qu'on peut la combattre avec précision et efficacité.

C'est vrai que j'en ai souvent séché les cours à l'université, mais pour moi à la maison j'ai continué l'étude de l'histoire jusqu'à aujourd'hui, parce que, en tant qu'écrivain, j'accorde une extrême importance à essayer de comprendre les mécanismes de l'action et de la pensée des hommes. Mais je ne prétends naturellement pas avoir trouvé la pierre philosophale ni pouvoir expliquer complètement dans mes histoires quelles sont les origines des guerres. Et je ne peux pas non plus proposer de remède miracle pour éviter de futures guerres. Mais ces histoires veulent être plus que des "impulsions". Les écrivains veulent toujours donner des orientations de pensée, mais à un moment donné il faut tout de même bien se mettre à penser. Les histoires que j'ai réunies ici veulent donner une direction où aller plus loin, faire passer une volonté de chercher où et comment trouver les origines des guerres.

L'histoire "Le rêveur" est né lors d'un atelier d'une semaine dans la vallée d'Ötz que l'organisation culturelle 'Feuerwerk" avait organisé sur le thème "Libre comme le vent et les nuages". J'ai écrit là-bas avec des enfants un "livre du vent et des nuages".

"Le garçon bleu", je l'ai écrit pour une série enfantine de la ZDF alors que tout le monde était atteint d'une euphorie pacifique de courte durée. Lorsque l'histoire parut sous forme de livre, nous avions déjà derrière nous la guerre du golfe. Dans cette histoire il est question du dessèchement de l'âme engendré par la peur. La chute de l'histoire n'est pas que le garçon à la fin jette son fusil, mais pourquoi il le jette. "Tu pourrais jeter ton fusil" ne suffit pas. C'est d'abord l'espoir de changement qui doit être présent.

"Sur la planète des carottes" montre comment un certain système de vie communautaire peut développer une telle dynamique propre qu'il devient difficile de la modifier et que même les vrais pénalisés du système en deviennent les défenseurs.

Dans "Les gens de la planète Hortus" il s'agit plus simplement de parler des coûts financiers occasionnés par la guerre.

À l’arrivée des soldats présente un résumé que des enfants, même assez jeunes, peuvent déjà comprendre : la guerre tire son essence de la conquête et de l'exploitation, et non de divergences d'opinions ou d’intérêts, ni de différences raciales ou culturelles. Cette histoire explique que la conquête est inutile dans un système égalitaire, alors qu'une société hiérarchique ne peut survivre sans. Le Rapport auprès du Conseil des Systèmes solaires unis traite de ce sujet plus en détail.

"La guerre sur Mars" est une tentative pour démontrer que le fait que chacun poursuive son propre intérêt - à vrai dire anodin - puisse amener à des résultats que personne n'a voulus.

"L'esclave" montre comment il peut arriver que des hommes s'élaborent un système dont ils deviennent eux-mêmes les prisonniers.

"L'étrange guerre" montre une forme possible de résistance passive. Le choix de la forme de résistance dépend naturellement des buts des agresseurs. Si il s'agit pour les agresseurs d'exterminer l'autre peuple, cette résistance passive n'est pas possible. Cependant, la plupart des conflits sont menés pour soumettre des peuples, pas pour les exterminer.

Arobanai décrit la vie des BaMbuti (« Pygmées ») dans les forêts tropicales du Congo. Cet exemple du mode de vie des chasseurs et des cueilleurs est tiré des recherches de Colin Turnbull. Toutes les sociétés connues de chasseurs-cueilleurs sont égalitaires. Le pouvoir de leur chef, quand elles en possèdent un, est faible. Elles ne font pas la guerre, parce que la conquête de territoires est absurde : elles seraient incapables d'utiliser les terres qu'une guerre leur apporterait. En revanche, il est possible qu'elles se battent contre un groupe voisin pour obtenir une ressource telle qu'un arbre regorgeant de miel ou d'une friandise similaire.
Le fait qu'elles ne font pas la guerre ne signifie pas qu'elles ne sont pas violentes. En effet, l’éthologue Irenäus Eibl-Eibesfeldt a montré que le taux d'homicide du peuple Khoi (« les Bochimans ») du désert du Kalahari est très élevé, et ce, bien qu'ils ne fassent pas la guerre. Toutefois, cela ne fait qu'appuyer la théorie selon laquelle l'origine de la guerre se trouve dans la structure de la société, et non dans la nature violente des individus.

Devant notre porte s'inspire, à l'origine, de la circulation routière à Beyrouth. Bien sûr, la circulation routière sert ici d'exemple d'un cas particulier de confusion sociétale. Si nous tapons les mots « La paix commence » dans un moteur de recherche sur Internet, nous serons surpris par le nombre de pages qui correspondent à « La paix commence devant notre porte », « La paix commence dans le cœur », et ainsi de suite. Mais quelle est l’étape suivante ?
Le philosophe, Sir Karl Popper, a annoncé un changement révolutionnaire. Il préconisait « l'ingénierie sociale fragmentaire » : des petits changements améliorent la société en peu de temps. Il affirmait que des expérimentations sociales sur une petite échelle ne peuvent causer que peu de dégâts, et permettent de faire facilement marche arrière si elles échouent.
Même si les idées de Popper sont riches, je pense qu'il a négligé le point suivant : les systèmes sociaux ont tendance à s’établir dans un état d’équilibre relativement stable. En effet, si l'on place une bille au fond d'un bol rond, et si on la pousse un peu, elle se déplacera légèrement vers le bord du bol, puis retombera. Si on la pousse un peu plus fort, elle montera un peu plus vers le bord, puis retombera encore. Il faut la pousser avec un minimum de force pour qu'elle sorte du bol. Tout effort moindre ne servira vraiment à rien.
Prenons un exemple : une municipalité souhaite améliorer un « mauvais quartier ». Comme les rues sont jonchées de détritus, la municipalité y installe des poubelles, mais sans succès. Pratiquement personne ne les utilise.
Pourquoi ?
Dans les « beaux quartiers » de la ville, lorsqu'une personne voit quelqu'un jeter une peau de banane sur le trottoir, elle lui demandera d'utiliser une poubelle, ou encore elle ramassera la peau de banane et la jettera dans une poubelle. Dans un « beau quartier », une peau de banane sur le trottoir fait une grande différence. En outre, tous les habitants du « beau quartier » souhaitent qu'il reste beau.
Dans les « mauvais quartiers » de la ville, une peau de banane de plus sur le trottoir ne change rien du tout. De plus, jeter sa peau de banane à la poubelle ne change rien non plus. Alors, pourquoi s'en donner la peine ? Pour inciter les gens à utiliser les poubelles, il faut au moins commencer par nettoyer les rues de tous leurs détritus. Alors, jeter sa peau de banane à la poubelle y fera vraiment une différence. Par ailleurs, il faudra probablement éduquer les gens qui ont l'habitude de jeter leurs détritus dans la rue. Ils devront aussi reconnaître que des rues propres sont bonnes pour leur santé. Ou alors, le « mauvais quartier » étant probablement pauvre, les gens y auront peut-être des problèmes plus urgents que celui des détritus.
Par conséquent, si on suit l'approche fragmentaire du changement social, on doit quand même trouver l'effort minimal requis pour sortir une situation de son état d'équilibre stable.
Malheureusement, une situation, dans laquelle les gens travaillent ensemble pour le bien commun, est généralement moins stable qu'une situation dans laquelle chacun se débrouille tout seul. Un semeur de détritus négligent ne rompra pas l’équilibre d'une « belle » rue. Mais supposons que 10 % ou 20 % des habitants deviennent négligents et jettent leurs détritus dans la rue, le reste de la population peut vite baisser les bras et devenir négligent à son tour. En revanche, on ne remarquera pas que 10 % ou 20 % des habitants d'une rue sale ont commencé à utiliser les poubelles. De plus, si ces habitants veulent réussir à rendre la rue propre, ils devront s'efforcer de convaincre leurs voisins au préalable.

L'Argent traite de la conquête économique. De nombreux événements, similaires à ceux de ce récit, se sont produits dans l'histoire du colonialisme. Cette courte histoire tente aussi d'expliquer l'aspect le plus déconcertant de l'argent : comment parvient-on à obtenir quelque chose en échange ? On peut assez facilement comprendre toutes les formes de monnaie antérieures : les gens acceptaient d’échanger des objets utiles contre de la monnaie, parce que les objets utilisés comme monnaie étaient utiles également. Par exemple, on pouvait échanger contre presque n'importe quoi des fèves de cacao, des coquillages, des chameaux, du cuivre, de l'argent, ou de l'or, et ce, parce qu'on pouvait les manger, les traire, les utiliser comme moyen de transport, ou les transformer en outils ou en bijoux. Tout objet, convoité par de nombreuses personnes, peut servir de monnaie ou de moyen d’échange. De nos jours, les gens acceptent de la monnaie papier sans valeur (il y a bien longtemps que la banque ne garantit plus de l’échanger contre de l'or), parce qu'ils ont besoin de cet argent du gouvernement pour payer leurs impôts. C'est la vérité pure et simple.

J’ai écrit l’histoire d’un bon roi en 2010 en Corée.  Je participais alors à une rencontre entre auteurs et illustrateurs du monde entier. Ils avaient tous contribué à rassembler des histoires sur la paix et étaient venus ensemble pour fêter la parution du livre. On parla beaucoup du pouvoir de l’amour et du sens de la tolérance et de l’amitié.« Si des gens chantent et dansent ensemble,  plus tard ils ne se battront pas. » fut une déclaration orale qui reçut une grande ovation.  Cela ne me plaisait pas de la contredire mais je dus le faire car malheureusement ce n’est pas vrai.  Combien de fois est-ce arrivé que des  gens qui étaient de bons amis et voisins, se retrouvent soudain des deux côtés opposés du front ! Bien que l’amitié la tolérance et l’amour soient des valeurs auxquelles on ne peut renoncer, elles ne suffisent malheureusement pas. Nous devons aussi enseigner à nos enfants à exercer leur esprit critique et à  analyser le monde qui les entoure . Nous devons comprendre et aider nos enfants à comprendre que les grands groupes ne se comportent pas comme les individus. Les États ne commencent pas à se combattre parce qu’ils ne s’aiment pas. On ne peut expliquer le comportement d’états ou d’ethnies, d’entreprises ou de communautés religieuses par la psychologie. En effet de telles organisations sont constituées de nombreux individus dont la psychologie, la conception du monde et les intérêts sont différents et qui ont une connaissance limitée des intentions des autres membres du groupe.Le comportement du groupe est déterminé par le comportement de chacun de  ses membres. Cependant ce qui en résulte peut être différent de tout ce à quoi aspirait  chaque membre du groupe.L’histoire que j’ai écrite en est l’exemple.

"Rapport auprès du conseil des systèmes solaires unis" est le résumé de ce que peut-être le garçon bleu a vu au cours des années où il observa la planète bleu dans son télescope. J'ai écrit la première version de cette histoire lors de cette semaine atelier dans la vallée d'Ötz, au cours de la laquelle les enfants pouvaient me demander de rédiger des histoires. Une petite fille qui, par hasard, portait le même nom que moi et se prénommait Nina, m'apporta un jour une feuille de papier où était écrit: "Martin, s'il te plait, dis-moi pourquoi il y a des guerres." L'histoire se fonde sur les recherches de Lewis Mumford ("Le Mythe de la Machine"), mais bien sûr aussi sur mes propres réflexions. Autrefois je pensais qu'il y avait eu une époque où les hommes ne connurent absolument pas la guerre. Lorsque j'ai entendu parler par Jane Goodall de guerre chez les chimpanzés, j'ai dû réviser mon point de vue. Même au temps de la cueillette et de la chasse il arrivait qu'un groupe, pour trouver de nouvelles terres, envahisse le territoire d'un autre groupe. Cela se soldait par le départ d'un des deux groupes et ça se terminait ainsi. La guerre pouvait effectivement se produire, mais ce n'était pas une composante essentielle de la culture. Ce n'est qu'avec le développement d'une économie paysanne, avec l'apparition de l'agriculture et de l'élevage, que les hommes eurent la possibilité de faire des réserves et ainsi avoir le temps de mener des guerres. Du côté des victimes, ces réserves étaient quelque chose qu'on pouvait se faire dérober sans pour autant être anéantis. La guerre devint une institution permanente, parce qu'elle était un moyen de rassembler les excédents des groupes minoritaires et d'investir dans des mesures entraînant une augmentation de la productivité, à savoir la production d'encore plus d'excédents qui pouvaient être de nouveau investis dans le progrès, etc. C'était - il est vrai - un moyen de loin plus efficace que d'éventuels négociations ou regroupements volontaires. Dans ce processus, le type de motivation des détenteurs du pouvoir et des guerriers n'était pas vraiment décisif. Dans la nature voient le jour des particularités comme, par exemple, l'apparition les cornes par mutation accidentelle. La question de savoir si ces cornes doivent rester ou disparaître dépend de celle de savoir si elles présentent pour leurs porteurs un avantage en matière de reproduction ou un inconvénient. Un chef peut déclarer la guerre à ses voisins par haine, par besoin de reconnaissance, pour des raisons religieuses, par pure exubérance, par agressivité refoulée, par frustration sexuelle, peu importe pourquoi. Mais la guerre comme institution permanente peut perdurer, d'abord, parce qu'elle avantage la concentration de population dans de grands empires et par là même permet la concentration des excédents, ensuite, parce qu'elle exige d'une grande partie de cette population de produire plus d'excédents que si ils avaient été volontaires pour investir dans la chose commune ou dans l'avenir et, enfin, parce qu'elle encourage le "progrès" en tant que développement de la productivité du travail humain. Le plus pour la société n'est pas obligatoirement un plus pour l'individu. Une communauté de 500 familles paysannes libres aura été plus heureuse qu'une armée de 100 000 familles paysannes sous la domination d'un chef de guerre. Pourtant une capitale avec des temples et des écoles religieuses, où était étudié le cours des planètes, seul l'empire du chef de guerre pouvait se l'offrir.

L'agression dont les hommes sont capables est certes une condition indispensable pour que des guerres puissent être entreprises, mais elle n'en est pas la raison fondamentale. Est-ce que les jeunes gens de l'Autriche-Hongrie de 1914 étaient plus belliqueux que ceux de - disons - 1914 ? Est-ce que l'empereur sur ces vieux jours était devenu belliqueux ? Souvent, il faut d'abord que l'agressivité des hommes et leur haine des voisins soient attisées pour qu'ils soient prêts à partir en guerre ou à y laisser partir leurs enfants. Souvent aussi, il faut que l'agressivité des soldats soit réfrénée.. Tandis que, d'un côté, dans certaines unités spéciales, on forme des hommes pour en faire de furieux combattants, comme par exemple les bérets verts au Vietnam, une armée moderne a besoin en première ligne d'hommes qui fonctionnent avec discipline et fiabilité, c'est-à-dire qui ne se laissent pas conduire par leurs émotions. Aussi importantes soient en privé les mesures éducatives en faveur de la disparition des agressions, de la compréhension des cultures étrangères, de la capacité au règlement pacifique des conflits, ces mesures ne peuvent pas éliminer les raisons profondes de la guerre. L'économie de marché qui dirige aujourd'hui les relations humaines sur notre planète vise, comme aucune forme de société auparavant, à l'augmentation de la productivité : produire toujours plus de biens avec toujours moins de travail et réinvestir les excédents aussitôt dans l'accroissement de la production et de la productivité. Cela ne conduit pas seulement au fait que nous nous heurtions bientôt à la limite de ce que la planète peut supporter au niveau écologique, mais on trouve aussi ici les racines de nouvelles guerres. On dit que les guerres de l'avenir seront menées pour des ressources en phase de disparition, par exemple l'eau. C'est envisageable. De la même façon, il est envisageable que les futures guerres soient conduites entre les grands blocs économiques avec comme raison : qui a le droit vendre et à qui ?

Pour éviter de futurs conflits, les six milliards d'humains - qui seront bientôt 7 ou 8 milliards - devront se mettre d'accord sur de nouvelles formes de vie économique et sociale. Ce n'est plus l'augmentation constante de la productivité qui devra être le but, toujours produire plus en travaillant toujours moins ; ce n'est plus l'échange de marchandises qui devra être au centre des relations commerciales ; le fait que les choses puissent être fabriquées avec de moins en moins de travail n'entraîne pas forcément que seront fabriquées de plus en plus de marchandises, mais que les hommes pourront utiliser leur temps devenu libre à échanger des prestations sociales (ou des services) : l'art, les loisirs, les soins, la santé, l'enseignement, la recherche, le sport, la philosophie...