Martin Auer: L'Étrange guerre, Histoires pour l'éducation à la paix

   
 

La grande guerre sur Mars

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Traduit par Christian Lassalle

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La grande guerre sur Mars touchait à sa fin.

Las et tristes, les Gnuffs rose clair s'en retournaient chez eux en se traînant. Ils avaient perdu la guerre. Las et tristes, les Moffer lilas pâle s'en retournaient chez eux en se traînant. Pourtant, ils avaient gagné la guerre.

Sur le champ de bataille, gisaient presque autant de cadavres Moffer que de cadavres Gnuffs. C'était effroyable, cette quantité de sang vert qui avait coulé. Le président suprême des Gnuffs et l'éminent roi des Moffer se rencontrèrent sur le fleuve frontalier et conclurent un traité. "Il ne doit plus y avoir de nouvelle guerre entre les Gnuffs et les Moffer", se promirent-ils. Et dans les deux pays, la paix fut célébrée par de grandes fêtes.

"Mettons notre général à la retraite!", s'écrièrent les Gnuffs lors de leur fête. "Donnons à notre maréchal sa lettre de licenciement!", s'écrièrent les Moffer de leur côté. "Les soldats doivent planter des fraisiers!", s'écrièrent les Gnuffs. "Les soldats peuvent maintenant se mettre à coudre des pantalons!", s'écrièrent les Moffer. Mais le général des Gnuffs dit: "Cela ne va pas comme ça. Si nous n'avons plus de général, si nous n'avons plus de soldats, les Moffer vont aussitôt nous tomber dessus. Nous avons besoin d'une armée forte et vigilante pour qu'il n'y ait plus de guerre!" Et le maréchal des Moffer dit: " Cela ne va pas comme ça. Si les Gnuffs voient que nous n'avons plus d'armée, ils vont aussitôt vouloir se venger de leur défaite. Il nous faut donc des soldats et un maréchal." "Bon, d'accord"', grommelèrent les Gnuffs. "Si il le dit, c'est qu'il a raison", marmonnèrent les Moffer.

Et tous retournèrent chez eux à leur travail, les Gnuffs dans leurs tours, les Moffer dans leurs grottes.

Le général des Gnuffs se dit: "Je ne veux pas de nouvelle guerre, mais si je ne montre pas que je suis un général habile, ils vont me mettre à la retraite." Il dit alors au président suprême: "Notre armée a besoin de plus d'épées si nous ne voulons pas être envahis. Prélevez, je vous prie, plus d'impôts afin que nous puissions acheter plus d'épées chez les forgerons." Ce que fit le président suprême.

Les forgerons se dirent: "Nous ne voulons plus de guerre, mais si nous vendons beaucoup d'épées, nous pourrons offrir à nos enfants les écoles les plus chères."

Et les compagnons dans les forges se dirent: "Nous ne voulons plus de guerre, mais si nous disons que nous ne voulons pas faire les épées, nos patrons nous renverront et nos enfants n'auront rien à manger."

Et le maréchal des Moffer se dit: " Je veux la paix, mais si je ne montre pas que je suis un maréchal habile, ils vont me licencier." Et il dit à l'éminent roi des Moffer: "J'ai entendu dire que les Gnuffs achetaient des épées pour leur armée. Faites, je vous prie, augmenter les impôts afin que nous puissions recruter plus de soldats." Et l'éminent roi augmenta les impôts et l'armée recruta plus de soldats.

Les paysans des Moffer se dirent: Nous voulons la paix, mais si nous vendons pas de pommes de terre à l'armée, nous ne pourrons pas payer nos impôts."

Et les tailleurs dirent: " Nous voulons la paix, mais plus il y aura de soldats, plus nous vendrons d'uniformes."

Et les fabricants de javelot dirent: " Nous voulons la paix, mais plus il y aura de soldats, plus nous vendrons de javelots."

Alors, il advint que chez les Gnuffs un inventeur découvrît un poison, un poison terriblement puissant, inoffensif pour les Gnuffs, mais mortels pour les Moffer. "Je ne veux faire de mal à personne", se dit l'inventeur, "mais si je garde pour moi mon invention, je ne pourrai pas payer mes dettes chez la laitière." Et il écrivit dans un livre comment fabriquer le poison. Et il advint que chez les Moffer un professeur découvrît comment fabriquer une bombe capable de tout détruire sur terre, mais non dangereuse pour les Moffer, parce que les Moffer vivaient dans des grottes. "Je ne souhaite de mal à personne", se dit le professeur, "mais je dois faire connaître mon invention, sinon les gens vont croire que je n'y comprends à la science." Et il écrivit dans un livre comment construire les bombes.

Lorsque le maréchal en entendit parler, il dit à l'éminent roi: "Il nous faut construire cette bombe, car j'ai entendu dire que les Gnuffs possédaient un poison terrible pour nous!"

Et le général des Gnuffs dit au président suprême: "Il nous faut absolument produire ce poison, car j'ai appris que les Moffer avaient prévu une bombe contre nous." Et c'est ainsi que le poison fut préparé... ... et fut construite la bombe. Et les Gnuffs fabriquèrent une seringue géante pour envoyer le poison sur les Moffer. Et les Moffer construisirent un ballon géant pour lâcher leur bombe sur les Gnuffs. Alors le président suprême des Gnuffs déclara dans un de ses discours: "Désormais, il ne peut plus y avoir de guerre, car nous voulons la paix. Les Moffer ne se risqueront pas à marcher sur nous parce que nous possédons le terrible poison." Et l'éminent roi des Moffer déclara dans un de ses discours: "Dorénavant, règnera toujours la paix, car nous ne voulons pas la guerre, et les Gnuffs n'oseront jamais nous attaquer, parce que nous possédons la redoutable bombe."

Un jour les forgerons dirent aux Gnuffs: "Nous n'avons plus assez de fer pour toutes les épées, toutes les charrues, toutes les faux, toutes les voitures que nous pourrions fabriquer. Nous devons aller sur l'île du Fer nous approvisionner!" Et les forgerons des Moffer dirent: "Il nous faut plus de fer pour nos javelots, nos voitures, nos charrues et nos faux. Il faut aller sur l'île du Fer!" Les Gnuffs envoyèrent un bateau vers l'île du Fer... ... et les Moffer envoyèrent aussi un bateau vers l'île du Fer.

Lorsque les bateaux revinrent, les marins racontèrent chez eux que les autres s'étaient aussi approvisionnés sur l'île du Fer.

"Les Moffer nous prennent le fer" écrivit un journal des Gnuffs. "Les Gnuffs veulent tout le fer pour eux!" rapporta un journal des Moffer.

C'était peut-être un peu exagéré, mais chacun sait que les journaux qui écrivent du sensationnel se vendent mieux que ceux qui écrivent que tout n'est pas si grave et qu'il faudrait d'abord voir si il n'y a pas suffisamment de fer pour tout le monde. Bref, la presse veut gagner de l'argent comme les autres.

Alors les Gnuffs eurent de nouveau peur des Moffer et les Moffer des Gnuffs. "Il nous faut l'île du Fer pour nous", dirent certains Gnuffs, "sinon la paix n'est pas possible". "L'île du fer doit nous appartenir", dirent quelques Moffer, "sinon il y aura une nouvelle guerre!". "Si nous n'avons pas de fer pour les charrues, nous n'aurons rien à manger", dirent certains Gnuffs, "Le terrible poison ne nous sert donc à rien!". "Si nous n'avons pas de fer nous allons mourir de faim", dirent quelques Moffer, " alors la redoutable bombe ne nous sert donc à rien!" Et les Gnuffs envoyèrent un navire de guerre sur l'île du Fer. Et les Moffer envoyèrent un navire de guerre sur l'île du Fer.

Et comme le combat était indécis...

.... Les Gnuffs armèrent un autre navire de guerre... .... Les Moffer armèrent un autre navire de guerre... "Nous ne devons pas les laisser construire des navires de guerre!", dit le général des Gnuffs et il attaqua avec ses troupes le chantier naval des Moffer. "Nous devons les empêcher de construire des navires de guerre!", dit le maréchal des Moffer et il attaqua avec ses troupes le chantier naval des Gnuffs. "Ils nous ont attaqués", crièrent les Moffer. "Nous voulions la paix", dit le général des Gnuffs, "mais maintenant il n'y a plus rien à faire.. Nous devons les asperger de poison avant qu'ils nous lancent leur bombe!". "Nous n'avons pas voulu la guerre!", dit le maréchal des Moffer, "mais maintenant c'est trop tard. Nous devons leur envoyer la bombe avant qu'ils nous aspergent de leur poison!"

Et la seringue à poison fut remplie et le grand ballon décolla.

"Maintenant, c'en est fini d'eux!" dirent les Gnuffs. "Maintenant, c'en est fini d'eux!" dirent les Moffer. "Et de nous aussi!" dirent les Gnuffs en voyons s'élever lentement le ballon. "Et de nous aussi!" dirent les Moffer quand ils virent la seringue se dresser à l'horizon. "Je n'aurais peut-être pas dû découvrir le poison!" dit l'inventeur. "Je n'aurais peut-être pas dû inventer la bombe", dit le professeur. "Nous n'aurions peut-être pas dû fabriquer d'épées", dirent les forgerons. "Nous n'aurions peut-être pas dû fabriquer de javelots", dirent les fabricants de javelots. "Nous n'aurions peut-être pas dû couper d'uniformes", dirent les tailleurs. "Nous n'aurions peut-être pas dû livrer de pommes de terre", dirent les paysans. "Nous n'aurions peut-être pas dû autant exagérer", dirent les journalistes. "Nous aurions peut-être dû nous en tenir à la vérité", dirent les rédacteurs en chef.

"Nous n'aurions peut-être pas dû devenir soldats", dirent les soldats.

"Nous aurions peut-être dû mettre notre général en retraite!", dirent les Gnuffs. "Nous aurions peut-être dû licencier notre maréchal", dirent les Moffer.

Et cela aurait pu être la fin de l'histoire.

Mais un Gnuff dit à ses amis: "Nous, rien ne peut plus nous sauver. Mais les Moffer - ils n'ont pas été plus idiots, pas plus odieux que nous." Et ils escaladèrent la seringue et la renversèrent juste avant qu'elle n'envoie le poison. Et quelques Moffer se dirent: "Nous somme perdus à cause de notre bêtise. Mais les Gnuffs doivent quand même savoir qu'il y avait des gens bien parmi les Gnuffs." Et ils s'accrochèrent au câble, montèrent sur le ballon et firent exploser la bombe avant qu'elle ne soit au-dessus des Gnuffs. "Des Moffer nos ont sauvés" dirent les Gnuffs tout surpris lorsqu'ils se rendirent compte que la bombe les épargnait. "Des Gnuffs se sont sacrifiés pour nous", murmurèrent épatés les Moffer quand ils comprirent que le poison ne les atteindrait pas.

Alors, tous laissèrent tomber les épées et les javelots, s'assirent sur le sol et murmurèrent: "Une fois encore, tout s'est bien fini." Et beaucoup se mirent à pleurer de soulagement.

Et ils mirent le général et le maréchal à la retraite, ainsi que le président suprême et l'éminent roi, et dirent: "Cette fois, il faut que nous soyons plus malins!"


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